Aliens Colonial Marines

Il est peu dire que la licence Aliens n’a pas toujours été gratifiée d’excellent jeux. Aliens Colonial marines est un projet qui semble avoir été mené à bien de manière très chaotique, jeté comme une bombe à retardement entre Gearbox, apparemment trop occupé par son Borderlands 2, et le studio Timegate. Difficile donc de s’attendre à un chef d’œuvre mais nous allons quand même essayer de voir en détails tous les aspects du jeu et comment ils ont été traités.

Histoire

Les événements se produisent après le film de Cameron, une équipe de marines de l’USMC est envoyée à bord du Sulaco dont on a plus de nouvelles depuis quelques semaines, pour enquêter et éradiquer la menace xénomorphe. C’est cette escouade que le joueur contrôle, il incarnera et suivra la plate histoire du caporal Winter, accompagné de O’neal, Bella et du commandant Cruz qui vont vivre une aventure pleine de rebondissements digne des plus grandes séries B.

Même si le scénario est en papier mâché et qu’il n’est pas aidé par la réalisation, on ne peut nier que l’univers d’Alien est plus ou moins respecté : on retrouve quelques environnements tirés du film ( Sulaco, Hadley’s Hope ou encore la planète coloniale LV-426) et il y a une certaine cohérence dans le panel d’armes et de monstres.

gameplay

La campagne :

Armé d’un arsenal correct en terme de contenu et de modifications, nous voilà donc aux mains d’un jeu de tir à la première personne tout ce qu’il y a de plus classique dans les mécaniques, avec tellement peu de prises de risques que l’on a aucun mal à penser que ce jeu aurait pu sortir au début du siècle.

Dès le premier niveau après avoir regardé quelques cinématiques de mauvaise qualité, le joueur est rapidement confronté aux défauts du gameplay.

L’IA semble avoir été programmée par des stagiaires, les alliés qui se bloqueront régulièrement, mettront un temps fou à ouvrir les portes et n’hésiteront pas à encaisser les attaques d’aliens de plein front en restant immobiles et gardant toujours leur expression totalement vide de vie. Les aliens fonceront sur le joueur ou ses alliés en faisant régulièrement des pauses pour bien se faire aligner et on passe inévitablement par cet instant de malaise ou les 2 IA se battent entre elles, avec autant d’intensité qu’un combat de Pokemon sur Gameboy Color.

Pour compléter le tableau, le joueur va être confronté à de longues phases de combats contre des soldats, dont il est très difficile de déduire le moindre intérêt, si ce n’est l’impression étouffante de perdre son temps.

On peut tout de même retrouver une volonté de varier les phases de jeu et un certain travail à ce niveau là, le décor change quand même avec la progression même s’il est toujours aussi moche et on est les ennemis sont tout de même variés : maraudeurs, cracheurs, dormeurs, Hammerpedes, dormeurs et même quelques boss, qui ne sont bien évidemment pas géniaux mais d’un niveau tout de même correct. Si le joueur est facilement impressionnable et qu’il arrive à faire abstraction de la réalisation assez moyenne, il pourra avoir tout de même quelques frissons dans le dos. On peut parler de « meublage » de qualité, ou d’un travail de dernière minute plutôt pas mal réussi.

On peut aussi noter que toute la campagne est faisable en coopération jusqu’à 4, ce qui est clairement l’atout majeur de la partie solo. Elle permet d’aborder le titre d’une manière bien différente, comme un navet que l’on regarderait avec des amis pour s’amuser, des barres de rire sont garanties.

Versus :

Le mode multijoueur n’est définitivement pas le point noir de ce jeu. Il s’agit de plusieurs modes de jeux variés opposant aliens à marines sous forme asymétrique. 3 classes modifiables de xénomorphes sont disponibles et les marines peuvent créer des classes à leurs goût avec ni plus ni moins que les équipements du solo.

Les parties se divisent en 2 manches ou chaque équipe passe par les deux rôles.

Une plateforme correcte pour passer un bon moment, surtout avec un groupe d’amis et même si l’intérêt est limité, les 4 modes de jeux varient l’expérience et on ne peut que saluer l’originalité des modes survie et évasion.

Graphismes et bande son

C’est en grande partie à cause de ses graphismes complètement dépassés et vomitifs que le jeu est considéré comme mauvais. Certains environnements auraient pu être issus de la première génération de consoles 3D avec leurs textures complètement baveuses et le ciel qu’on croirait être dessiné sur Paint.

On peut noter quand même un certain travail au niveau des ennemis aliens mais ce n’est qu’en comparaison avec le reste qui est d’une qualité déplorable.

La bande son ne rattrape pas vraiment le niveau, même si l’ensemble est tout de même correct, certains détails (comme les bruits de armes à feu, ou les ouvertures de portes) sont tout simplement clownesques et s’accordent parfaitement avec le reste de ce jeu qu’on ne peut considérer autrement que bâclé sur bien des points.

On pourrait aussi parler des mauvais doublages, des cinématiques de mauvaise facture, du système de personnalisation des personnages sans intérêt mais rien de tous ces éléments ne rattrapent le niveau.

Conclusion

Un jeu d’une qualité médiocre sur bien des points on l’aura compris, il décevra sans doute les fans comme les amateurs du genre. Il est très surprenant de voir un jeu comme celui-ci sortir à notre époque avec un aussi bas niveau, mis en vente au prix fort et avec des DLC déjà annoncés. Cependant le multijoueur rattrape un peu le niveau, et l’univers dans un sens bien respecté de la licence Alien pourra peut-être satisfaire le fan le plus accro à la série.